Mercredi 30 janvier 3 30 /01 /Jan 06:40
J’ai des tas de carnets chez moi, journaux intimes, carnets de voyages mais aussi des carnets où je note des choses plutôt comiques qui me sont arrivées (comme l’histoire de la mamie du bus) ou des phrases insolites prononcées lors de soirées trop arrosées.
Quand je tombe sur l’un deux,  c’est toujours avec délice que je m’y replonge...Tiens j’avais oublié ça et me revoilà en train de rire d’une anecdote, d’une situation grotesque...rétrospectivement très drôle.
Aujourd’hui, le carnet 2003 m’est tombé sur la tête alors que j’essayais de mettre un peu d’ordre dans ma chambre.
 
Je le feuillète, quelle histoire vais-je vous répéter, hum... Non, trop gênant. Celle là ? Non plus...Tornade, c’est quoi ça ? Ah oui, c’est parfait !!!
 
Petite intro pour vous situer le contexte :
C’était le 3ème mois d’une nouvelle collocation avec Miss S, collocation loufoque, il n’y en en avait pas un pour récupérer l’autre et nous cédions immédiatement à nos caprices du moment. 
  Ce jour là, nous avions décidé d’adopter un chat. Une collègue justement en avait un à me proposer mais il fallait attendre encore deux semaines car il était trop petit, hors nous voulions le chat tout de suite (je sais, de vrais gamins)...idée d’autant plus tenace que nous croisions chaque soir ou matin, une colonie de chat sauvages à proximité des poubelles (garde-manger colossal pour eux) et qui s’échappaient à la vitesse du son dans le champ d’à côté dès qu’on faisait mine de les approcher...
-Mais oui, les chats de la poubelle d’en face... Y sont malheureux et sans famille, et y’en a beaucoup...On leur rendrait un service si on en adoptait un et on pourrait l’avoir de suite...
-Ouais... (voix de conspirateur) Mais faut encore réussir à en chopper un.
-T’inquiètes, j’ai un plan !   
 Carnet d' Inkan: 13/11/2003
 Branle-bas de combat dans l’appart, nous partons à la chasse au fauve S. et moi. Grande expédition, nous devons traverser la rue, faire 100 mètres et capturer une bête vivante...avec un minimum de dommage pour notre peau et surtout nos fringues.
Notre arsenal s’étale sur la table, dernière check-list :
-         Tu prends des gants pour pas te faire griffer ?
-         J’ai que des gants pour faire la vaisselle, ça va pas le faire...Tant pis je prends quand-même.
-         Moais, dans le doute je prends celui pour sortir le plat du four, et s’ils nous attaquent, je passerais devant.
-         Oki, tu essaieras d’attraper une femelle, parce qu’elles sont plus affectueuses.
 
Et nous voilà, emmaillotés dans plusieurs épaisseurs de pulls, chaussés de bottes ultra glam parce que le champ est boueux en novembre, armés de nos gants, d’un carton, d’une boite de thon et d’une « balayette-la-plus-moche-qu’on-ait » pour qu’on puisse l’abandonner en cas de retraite précipitée. Légèrement émoustillés par le danger qui nous guette, d’abord l’air détaché quand on passe devant une voisine curieuse (oui, on va se promener), puis tous nos sens en éveil, nous approchons à pas de loup de l’antre des chats...
 
 
A peine arrivés à proximité des containers nous entendons un tumulte et apercevons des boules de poils ébouriffées se précipiter dans l’abri de la savane du champ. Ca s’annonce difficile, nous avons à peine vu quelques queues hirsutes s’échapper, nous présentant de vagues postérieurs. On se regarde, éclatons de rire. D’accord, on a vu que des culs de chats, lequel on va choisir (ils sont évidemment partis dans 10 directions différentes !)
Après concertation, nous décidons de tendre notre piège :
Le carton en équilibre sur un bout de bois, une ficelle accrochée et la boite de thon en dessous. Psst, les petits, venez gouter à la bonne nourriture...
5 minutes d’attente, nous voyons des yeux nous épier et il ne se passe toujours rien. Je décide de jouer au petit poucet. Je vais chercher un peu de thon, je le mange devant des dizaines de pupilles étrécies par la méfiance. Je me régale manifestement et nonchalamment j’en fait tomber par-ci par-là, traçant une ligne en direction du carton et repose à nouveau la boite.
Cette fois-ci ça marche, un, puis deux puis cinq ou six chats de tailles différentes s’approchent et ça devient la bagarre pour la bouffe...Ils se jettent dessus, dans leur désir d’en manger plus que l’autre et nous oublient totalement. Hop, un geste rapide, je tire sur la corde !!!
Yes !!! Le carton est agité de soubresauts, il y en quelques uns dessous et on se jette dans la mêlée sans un regard pour les deux ou trois qui ont eu le temps de se barrer.
Le temps se suspend, S s’assoit sur le carton et on réfléchit à la suite...Pas longtemps car une patte griffue est apparue sous celui-ci et bientôt la deuxième...et en moins de temps qu’il faut pour le dire un autre fauve s’échappe. Mais comment il a fait ? Pas grave, vu l’agitation là-dedans, il en reste plusieurs.
Je passe alors délicatement une main sous le carton que je soulève légèrement, juste assez pour laisser à un deuxième l’opportunité de s’enfuir aussi. Zut, trop rapide celui-là.
-Il en reste encore ?
-oui, je crois qu’il y en a encore deux !!!
-Essaie par le dessus, en ouvrant tout doucement le bord...
 
Précautionneusement j’écarte les rabats du carton et passe une main hésitante à l’intérieur. Aïe !!! La saleté, il m’a mordu ! Et un autre chat galope au loin avec un petit morceau de gant de vaisselle entre les dents.
Il n’en reste plus qu’un, alors à la guerre comme à la guerre, j’en lève mon pull, l’enroule autour de mon bras, et ouvre à nouveau très lentement le carton. Un râle monstrueux s’en échappe. Le dernier me promet de m’arracher un doigt si j’y glisse la main mais je suis armé et vlan, le voilà coincé sous un amas de tissus et je maintiens un truc qui s’agite comme tous les démons de l’enfer, soufflant, crachant, mordant et griffant tout ce qu’il peut.
 
Ca y est, nous avons notre chat et en courant parce que le tissu est quand même par super efficace, on rentre à la maison, essoufflés mais content, l’air à nouveau détachés quand on repasse devant la voisine avec caché quelque part une bête qui hurle comme une sirène maintenant.
La porte d’entrée fermée, je jette plus que je ne lâche le paquet et nous tentons de contempler notre nouveau chaton. Et là nous sommes saisis d’horreur, ce dernier court dans tous les sens, miaulant comme un taré et se jette sur la fenêtre comme s’il n’y avait pas de vitre. Logique, il n’a jamais dû voir du verre de sa vie et pense surement qu’il peut passer par-là.
Il a maintenant escaladé les rideaux, et du haut de la tringle s’élance...et disparait !
?!!! Mais ou est-il ?
-Dis, tu crois pas que techniquement on a attrapé le plus con ?
-Euh, j’avais pas vu les choses comme ça, mais il va peut-être s’habituer. Tu crois qu’il est toujours dans la cuisine ?
-J’etais devant la porte, c’est sûr, il n’est pas sorti.
-Mais il est où ?!
Nous fermons la porte et partons à sa recherche. Pas un bruit. Je tire la gazinière et entraperçois une touffe de poil derrière. C’était furtif mais il semblerait qu’il soit dessous maintenant. S. tire alors son tiroir pour mieux voir et le chat s’élance à nouveau de là (il était dedans !!) et ploc, disparait à nouveau ! Cette fois, j’entends un grattement derrière le frigo que je tire immédiatement. Je me penche, il est à l’intérieur du moteur, je vois juste un bout de pelage.
- Sors-le de là, il va s’électrocuter !
-T’es drôle toi, vas-y mets la main pour voir...
Le bruit monstrueux qui s’échappe de la bête quand on fait mine de s’approcher nous dissuade très vite alors nous décidons de mettre une autre boite de thon (oui on le prend un peu pour un con là) et de le laisser faire sa life, le temps de s’habituer à son nouveau chez-lui. On coince quand même la porte de la cuisine pour être sur qu’il ne s’échappe pas pour nous attaquer.
Assis dans le salon, nous envisageons pour la première fois avoir fait un truc pas très intelligent. Ce chat là a l’air plus que sauvage !
(fin de l’extrait du carnet)
 
Cahier de communication inter colloc (oui nous aimions bien aussi nous laisser des mots dans ce cahier quand on ne se voyait pas à cause de nos horaires différents) :
 
Inkan à S , nuit du 13 au 14 novembre :
  Bonne nouvelle, Mlle Le chat (j’avais réussi à déterminer son sexe au prix d’une estafilade sur mon bras droit) Tornade a fait son premier miaou d’appel...
  Mauvaise nouvelle, Mlle Le chat a aussi fait son premier caca dans la maison, accompagné à l’odeur d’un joli pipi je présume.
---> le premier a été découvert sous le meuble du salon
--->le deuxième...Euh concentrons-nous plutôt sur où il est allé...
Je te propose un QCM
 
  1. A. Dans quelle pièce :
 1 dans la cuisine ?
 2 dans le salon ?
 3 dans la salle de bain ?
 
  1. B. A quel endroit :
 1 dans le frigo ?
 2 sur le coussin ?
 3 dans la serviette de bain ?
 
  1. C. Comment l’avons-nous découvert :
 1 le fromage avait un sale goût ?
 2 mon pantalon collait ?
 3 au sortir de la baignoire ?
 
  1. D. De quel aspect :
 1 c’était mou ?
 2 c’était sec ?
 3 ça piquait les yeux ? 
 
Indice : aux vues de la/les réponse(s) D, Tornade est un nom approprié...j’aurais nettement préféré Jasmine !
 
Réponse S. à Inkan, le 14 novembre :
  :(    Et maintenant, elle est où ?!
Alors que je dormais bien profondément, je me suis faite réveiller par des miaulements (ou plutôt des rugissements) et un bordel pas possible...à 5h00 de matin !!! Y’en a qui bosse merde !
Jusqu’à hier soir elle me faisait peur mais là ...JE LA HAIS ! En plus elle a vomi dans mon sac. Alors si lundi elle n’est pas calmée (ou elle n’est pas remise dans la rue) je la balance par la fenêtre ! Non, sans déconner, je crois que le petit chat de ta copine serait quand même mieux que...
 
Réponse Inkan à S. le 15 novembre :
Ainsi s’achève le périple de T le chat. T comme « Tu pues », « Tu me terrorise », « Tu m’as griffé une fois de trop »...
Après une ultime (et troisième) crotte, enfin, amas de putréfaction gangréné serait le terme plus approprié. Après donc cette tragique et funeste provocation, ce n’est que profondément contrit que je clame haut et fort que j’ai relâché le monstre.
O combien onirique furent ses premiers pas (bon ok, elle a détalé comme un lapin) dans la fraiche rosée du matin.
Et quel doux accueil ses amis du « royaume des chats de la poubelle d'en face » lui on fait en essayant de lui arracher les miettes de thon qu’elle avait encore sur les moustaches !
Et c’est dans un tumulte de miaulements joyeux (MIEWWW KFFFFF SHHHHH) qu’ils m’ont dit au-revoir en me promettant, la troisième griffe bien haute, que s’ils me revoyaient par là je rejoindrais « queue de chat noir et blanc » qu’ils laissent là en exemple... [NDLR : je fais référence à la dépouille présumée d’un de leurs congénères aux abords du champ]
Sniff...Fini de tirer le frigo toutes les heures pour voir où elle était et surtout leçon apprise : ne jamais plus donner de thon à un chat émotif...
 
 
Voilà donc l’histoire de Tornade le chat, qui n’aura pas passé 3 jours à nos côté mais dont nous garderons un souvenir impérissable. La morale de l’histoire, mieux vaut attendre quelques jours et avoir un tout petit chaton que d’essayer d’apprivoiser une bête sauvage !
Quoi ? Ah ok, les réponses du QCM :
A->3 , B->3 , C->3, D->1 et 3, et oui, c’était un piège.
Chat’lut à tous, lol :)
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Par Inkan - Publié dans : Humour
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