Lundi 20 juillet 1 20 /07 /Juil 21:30

2. Le fou rire « p’tain, arrêtes, on va se faire goaler… » :

Avec ce fou rire, tu retournes l’espace d’un instant en enfance, tu rigoles de ta connerie avec ta meilleure amie qui, bon public, se bidonne autant que toi, surtout que…shhht, faut pas faire de bruit, ça craint !!!

Montpellier, un soir de printemps, ou d’été, je sais plus…

  J’étais avec Ether chez un couple d’amis qui semblait à couteaux tirés et il y avait une légère tension que nous avions essayée d’éluder tout le long du repas. Monsieur nous impressionnait par sa conversation (ou absence de conversation) mais nous étions contents d’être là, c’était les vacances et nous avions envie de rire et de nous amuser… Soirée avec les enfants qui durent filer tôt au lit et il y avait : le chien !

Le chien : une brave bête (bête ?), du genre gros chien noir qui avait oublié qu’il n’était plus un chiot et  s’entêtait à venir nous bouffer les mains, à grand renfort de babines, tout en tirant en arrière, en agitant la tête frénétiquement pour arracher ce qu’il pouvait… « on joue au bâton ? » ou « tu cours et je te saute dessus avec mes grosses patounes ! » et surtout « nan, j’ai pas compris que tu me le lances loin pour que dès que j’ai le dos tourné, tu te carapates et te barricades derrière une planche qui me bloque l’accès à la terrasse… (c’était là ça tout à l’heure ?!) ».

Nous n’arrivions pas à décider si nous étions exaspérés ou amusés par sa « collitude » (j’te colle/copain toi !) et surtout nous faisions bien semblant de le trouver adorable lorsque le bave brave toutou nous mastiquait affectueusement les doigts devant papa et maman. Mais un moment d’inattention de ceux-ci et Ether lançait le bâton avec la force et la hargne d’un lanceur de baseball… J’entendais même ses pensées : Mais casses-toi ! alors que le bâton atterrissait à l’autre bout du terrain (jamais assez loin). Elle prenait alors un air détaché, si d’aventure le regard de nos hôtes revenait vers nous (même-pas-essoufflée-moi et la mèche à peine déplacée), comme si elle avait fait un lancer mou pour que toutou en profite un max. Peut-être même qu’elle a pensé à lui jeter dessus, qui sait ?

Moi, j’essayais de lui envoyer la fumée de ma clope dans les naseaux, ça marche bien avec les guêpes mais c’est à peine s’il a éternué une fois…

Infatigable, notre Cerbère se contentait de cligner béatement des yeux comme un Shadock, le cul en arrière, la gueule ouverte avec un sourire canin, la tête figé dans une position d’attente : Suis prêt, vas-y copain, j’attrape !!!

Après le repas donc, toute la famille bien fatiguée est partie se coucher. L’ambiance n’était plus trop à la déconnade, nous avons nonchalamment attrapé nos clopes : on va fumer dehors (pssst, on va se faire un débriefing outside).

Catimini et petites souris, nous sommes dehors, chuchotant pour pas que l’on nous entende…

Et là, le chien… Mouaiiiiiisssss, gnak, gnak !!! (Diabolo et Satanas vont avoir leur revanche sans témoins)

On lance le bâton en le narguant derrière la barricade : vas-y, essayes de choper ma main, lol, pfff, mais t’as pas compris que tu peux pas,  bwahahaha !!! 
 
Mais au bout de deux minutes, cela nous lasse déjà alors, nous décidons de l’ignorer… Mais c’est sans compter sans la stupidité subtilité de grosses patounes qui charge comme un mammouth la barricade et se suspend de toute la puissance de ses mâchoires à mon bras, que je relève in extremis.
Passé le premier moment de surprise, je décide de faire marrer coupine car le clebs est toujours agrippé à ma manche. Je me lance subitement dans un défilé « haute-couture » ainsi customisé...

    Et avec ce superbe vison de Jean-Paul Roquet, Inkan fera sans doute des émules pour la collection Printemps-Eté…

 J’arrive au bout de la terrasse, je prends la pose:
Le chien a les yeux écarquillé comme un bovin, suspendu à mon bras, il tient bon! Sa truffe renfrognée, il est haletant mais tenace.
 Je jette sur lui un regard de mannequin dédaigneux : il s’imagine qu’il va pouvoir reposer les pattes à terre pour me tirer en arrière… mais je ne lui en laisse pas le temps et je fais une magnifique pirouette Naomi-Campbell-Cyndi-Crawford-Maïté et le chien virevolte dans mon sillage en soufflant mais il tient toujours bon !!!
 Ether commence à s’esclaffer alors je force le trait, je me déhanche comme jamais et je me retrouve avec une superbe traine de mariée « royal canin » qui tente de s’agripper aux dalles…
  ( Oh mais c’est que ça glisse tes ‘tites griffes sur la terrasse, grosses patounes ! )
 De nouveau au bout de la terrasse, je reprends une pose chiennasse de Pouff manucurée : « pasque je le vaux bien ! » et toutou me regarde avec des yeux exorbités, je vois le rouge dans son neunoeil et sa gueule encore plus froncée et crispée par l’effort !
 Je virevolte à nouveaux, je suis Isabelle Adjani (je ne suis pas folle, vous savez…) avec une manche qui dégouline de bave. Mais le ratier tient toujours bon!
 ( Mince alors, on va faire mieux !!! Il ne résistera pas à une double boucle piquée de Surya Bonaly ! )
 Je prends mon élan et refais un superbe tour sur moi-même…Le chien devient capeline de zibeline et la force centrifuge faisant le reste se retrouve projeté… Oooops, il en couine de surprise !

« p’tain, on va se faire goaler !!! »

Et instant magique, nous revoyons en boucle, le « jeté » de chien et le fou rire arrive.

- Shhhhht, ils vont nous entendre en train de traumatiser le chien !
- Le con, il en redemande !!! (Grosses patounes a pris de l’élan et est de nouveau suspendu à mon bras, moulinant des pattes, et essayant d’ajuster sa prise en grognant)

Mort de rire, j’essaie en vain de le décrocher, j’en ai mal aux côtes et je me traine lamentablement d’un bout de la terrasse à l’autre sous les « chuts, ça fait un de ces boucans » de Ether hilare qui est peut-être déjà en train d’en mouiller sa culotte.

 Impossible de nous calmer : le regard dénué d’intelligence du flying-dog, ses grognements acharnés, l’écho de son couinement, mon manteau en daim en train de morfler sa race…Les « tu crois que je peux l’envoyer plus loin ? »… nous voilà l’espace d’un si savoureux moment deux sales gosses dans une cours de récré, en train de faire une connerie avec la certitude qu’on va se faire chopper à cause du boxon.

Est-ce qu’on a rit de nous, de lui, d’eux ignorant ce qui se tramait sous leurs fenêtres ?
Surement de tout ça à la fois, et surtout, oui surtout de l’image d’un top model « always fashion » déambulant imperturbable, un chien accroché aux basques, bête hirsute se trainant de tout son poids…

              Et comme le dit si bien la pub : c’est si bon la honte ;)

 

Par Inkan - Publié dans : Humour
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